Selon des sources proches du dossier de recasement des occupants de bidonvilles, un important quota de logements sera réservé en 2019 au relogement des habitants de sites d’habitat précaire et illicite toujours visibles à travers les communes de la Wilaya. Ce sera notamment, le cas des occupants de Haï Lasnabi, douar Sardina, de la ferme Jaïder et de l’ex-résidence universitaire «La Cumo». Commentant l’information reprise par des médias locaux, les «mauvaises langues oranaises» attablées autour de leur café matinale, ne se sont pas privées de dénoncer certaines incohérences qui, leurs yeux, décrédibilisent la politique de résorption des bidonvilles menée depuis quelques années par les pouvoirs publics. Citant l’exemple des occupants de l’ancienne Cité universitaire CUMO, abandonnée et livrée il y a plus de quinze ans au squat de familles mal logées venues de tous les coins du territoire, les retraités se demandaient pourquoi cette ancienne structure du ministère de l’Enseignement supérieur n’a jamais été restaurée et utilisée ou alors carrément démolie pour laisser place à une infrastructure sociale utile aux citoyens de la commune. C’est en effet en décembre de l’année 2000, il y a donc près de vingt ans, que les étudiants hébergés dans des conditions lamentables dans la vieille cité universitaire, la CUMO d’Es-Sénia, furent transférés vers une nouvelle structure. Les baraquements de la cité CUMO, totalement oubliés et abandonnés, ont été alors occupés par une première trentaine de familles de travailleurs des Œuvres universitaires se déclarant «sans logement». Et ils ont été bel et bien relogés sans que le site ne soit pour autant préservé d’un nouveau squat organisé…Quatre ans plus tard, en 2004, d’autres familles venues de tous les coins du pays, se sont à leur tour installées dans cette ancienne cité délaissée par les autorités. En janvier 2005, le chef de Daïra de l’époque, avait notifié aux squatteurs une décision d’évacuation des lieux dans les quarante-huit heures, sous peine d’expulsion par la force publique. Sans résultats. Certains ont accepté de quitter l’endroit, mais la majorité des occupants annonçaient qu’ils «n’avaient pas ou aller pour abriter leur enfants». Six mois plus tard, après le départ du chef de Daïra en poste, la CUMO a été complètement submergée par les squatteurs en quête de logement. «L’ultimatum» d’expulsion a été rangé aux oubliettes, et à la demande du Wali de l’époque, 153 familles ont été officiellement recensées par les services de la Daïra puis relogées l’année d’après. La suite on la connaît. Après ce relogement, d’autres squatteurs ont vite fait d’occuper les lieux les baraques du campus et de monter au créneau de la contestation en bloquant la voie publique, et plus tard, les rails du tramway, perturbant la circulation, pour faire entendre leur unique revendication: bénéficier d’un logement neuf. Il faut bien admettre que les pressions exercées par les élans de colère affichées sur la voie publique, influent sur la politique de distribution des quotas de logement. On ne peut dès lors, que s’interroger sur le manque de rigueur et de transparence qui semble régner sur le contenu et l’impact des opérations de relogement…
Source: Liberté d’Algérie du 02/02/2019