Plusieurs promoteurs, à l’origine des chantiers à l’arrêt depuis des années, ont été qualifiés carrément« d’escrocs » par le wali de Constantine.

Comme il fallait s’y attendre, la réunion que le wali de Constantine, Hocine Ouaddah, a tenue, hier au siège de la wilaya de la cité Daksi avec les directeurs exécutifs concernant la situation du logement dans cette wilaya, a fait ressortir de nombreuses défaillances, lacunes et autres incohérences entre les administrations. Une situation catastrophique que le wali, offusqué, n’a pu que constater de visu. En écoutant les principaux responsables, dont le directeur de l’urbanisme et de la construction (DUC), Djamel Kadi, un problème de taille semble être à l’origine de tous ces logements achevés mais non livrés ; la faute en est l’absence de viabilisation, travaux qui doivent en principe être entamés en parallèle avec les logements.

Les raisons invoquées sont les terrains non régularisés. Les exemples ne manquent pas et celui de l’AADL dont les souscripteurs ont observé un sit-in sur le parvis de la wilaya (Daksi) pour dénoncer ces retards qui durent depuis des années, sans que les responsables daignent apporter la moindre explication. D’un autre côté, certains promoteurs, qualifiés carrément «d’escrocs» par le wali, sont à l’origine de ces chantiers à l’arrêt, ce qui pénalise et les pouvoirs publics et les citoyens, qui voient dans ces pratiques une arnaque en règle. Il est question même d’établir une liste noire de promoteurs. Mais le wali n’était pas satisfait des mesures prises par la DUC qui engage des poursuites judiciaires contre les contrevenants, -mesure du reste qui peut durer des années-, alors que la réglementation est claire : il faut récupérer le projet et l’octroyer à un autre opérateur. Il dira dans ce sens, à l’adresse de l’exécutif: «Piochez dans les règlements, ils existent ; ils apporteront des solutions idoines et rapides.» Et d’apprendre à son exécutif qu’il existe un fonds de garantie qui doit supporter toutes ces failles et permettre des solutions satisfaisantes, indépendamment de la justice.

Pour l’habitat rural, le nombre d’unités retenu pour la wilaya est de l’ordre de 17 500, sauf que 11 230 n’ont pas été lancés par manque de terrain. Le wali martèle, à ce sujet : «C’est une aberration que d’inscrire tout ce nombre, alors que l’Etat ne dispose pas de terrain ; pire encore, quand vous délivrez des notifications, le citoyen, fort de ce droit, réclamera ce terrain et l’aide qui s’en suit, alors que vous n’avez rien en main !» Et d’ajouter : «Quand vous délivrez ce genre de notification sans l’aval des services agricoles qui doivent définir les terres agricoles des terres constructibles, vous créez des situations inextricables !»

Et de lancer : «Allez prospecter ailleurs! A l’impossble, nul n’est tenu ! ». Concernant les chalets qui sont au nombre de 5802, leur éradication est tributaire de la validation des familles qui les occupent, une opération qui doit passer impérativement par une cession synonyme de permis de construire, sauf qu’entre-temps, l’amiante continue de sévir en attendant une régularisation victime de l’ogre bureaucratique. Abordant le problème des tours de la cité Boussouf, 400 logements, le directeur de l’urbanisme justifie cette traîne par les conclusions de l’expertise du bureau d’étude ayant décelé un important glissement de terrain. Une situation qui n’a que trop duré. «S’il faut faire le deuil de ces tours, qu’on le fasse, au moins, nous éviterons des surcoûts et des faux espoirs», tranche le wali.

 

Source : Elwatan du 29.12.2013

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