Les ministres de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, et celui du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, ont rencontré, vendredi dernier au siège de l’ambassade d’Algérie en France, des membres de la communauté nationale leur expliquant les mesures décidées en leur faveur par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Des membres de la communauté se sont déplacés de la région parisienne, de Pontoise, Bordeaux, Rouen, Metz, Troyes et de Caen pour venir écouter les explications des deux ministres sur les mécanismes et avantages des mesures prises par le Chef de l’Etat en matière d’acquisition de logement et de création d’entreprises en Algérie.
La rencontre, animée par l’ambassadeur d’Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, s’est déroulée en présence du PDG du Crédit populaire d’Algérie (CPA), Omar Boudieb, du PDG de l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI), Rabehi Mesbah, du président de la Chambre nationale des notaires, Rachid Beredane, et des chefs de poste consulaires de Paris, Créteil, Nanterre, Bobigny, Metz, Bordeaux et Pontoise. Les deux ministres, qui se sont livrés à un exercice de communication, ont fait état de l’avancement des projets et apporté, durant trois heures de riche débat, toutes les réponses, documents à l’appui, aux préoccupations des membres de la communauté présents.
Hier, les deux ministres ont rencontré à Lille des membres de la communauté de la région du nord de la France avant de se déplacer aujourd’hui et demain, à Lyon et à Marseille. En annonçant ces mesures, le 7 décembre dernier à Paris devant des membres de la communauté algérienne, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait souligné que “ce que fait l’Etat algérien à leur service est un devoir qu’il entend améliorer chaque fois que possible”.
C’est ainsi qu’il avait précisé que les jeunes de la communauté algérienne en France qui souhaitent s’installer en Algérie, pourront bénéficier des dispositifs d’aide à la création de micro-entreprises. Ces dispositifs, avait-il expliqué, accompagnent les jeunes de 18 à 35 ans dans plusieurs activités, depuis l’agriculture ou la production de biens et de services, jusqu’à l’ouverture de cabinets de médecins ou de bureaux d’architectes.
Le Premier ministre avait indiqué que les compatriotes de la communauté qui souhaitent investir en Algérie “pourront bénéficier de tous les régimes d’avantages ouverts aux investisseurs nationaux résidents”.
L’autre mesure importante, qui était très attendue, concerne l’acquisition de logement en Algérie par les membres de la communauté qui, désormais, pourront accéder aux différents dispositifs de promotion immobilière, y compris ceux qui relèvent des pouvoirs publics. Cependant, du côté de nombreux membres de la communauté, beaucoup de questions restent sans réponse, notamment les procédures de paiement pour le logement, d’autant que la filiale de la Banque extérieure d’Algérie (BEA) en France n’a pas été encore ouverte, et l’élargissement de la liste des wilayas concernées par cette opération. Dans la première phase, 24 wilayas ont été retenues comme sites pour les logements destinés aux membres de la communauté algérienne vivant à l’étranger. Les autres préoccupations concernent les chefs d’entreprises établis en France qui souhaitent investir en Algérie ou créer des micro-entreprises en bénéficiant des différents dispositifs (ANSEJ, CNAC, et ANDI). Pour eux, le problème n’est plus au plan administratif, mais ils voudraient savoir comment devront-ils apporter leurs apports financiers, sous quelle forme et avec quelle procédure. En tout cas, les deux ministres seront à leur disposition, durant quatre jours, pour répondre à leurs préoccupations.
Logement : plus de 16.000 souscripteurs
Le ministre de l’Habitat a indiqué, que pour les 2.247 logements destinés aux membres de la communauté algérienne, il y a eu plus de 16.000 souscripteurs à travers les 24 wilayas de la première opération. “A ce jour, nous avons enregistré 16.535 souscripteurs à travers les 24 wilayas, dont 13.963 provenant de notre communauté établie en France, soit 84% de la demande”, a-t-il précisé. M. Temmar a encore précisé, dans son intervention devant l’assistance, que le nombre de souscripteurs ayant procédé à la validation de leurs choix s’élève à 6.712, dont 5.310 provenant de France, soit 79%. Les 2.247 logements, répartis à travers les 24 wilayas, sont en cours de réalisation à différents stades d’avancement ou en voie d’achèvement, a-t-il ajouté, soulignant que l’opération vient d’être généralisée à l’ensemble des wilayas que compte l’Algérie afin d’évaluer la demande qui permettra de “monter de nouvelles opérations” en fonction des “disponibilités foncières et des capacités” de l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI).
Cette opération, lancée le 1er février 2018, concerne des modèles de logements, conçus en fonction des spécificités de chaque région, et sont déclinés en collectif, semi-collectif et individuel avec une typologie F3 (80 m2), F4 (100 m2) et F5 (120 m2).
En plus des détails qu’il a donnés, le ministre a expliqué que parmi les avantages, le souscripteur peut prétendre à un prêt pouvant aller jusqu’à 90% du montant du logement et un taux d’intérêt bonifié de 3% seulement, soulignant que les procédures administratives ont été réduites “au maximum” puisque le dossier, a-t-il dit, “ne comporte qu’une simple demande à la condition de ne pas avoir de bien en Algérie”.
Success stories
Pour sa part, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a affirmé que le Président Bouteflika “insiste sur ces mesures” et a instruit d’adapter les dispositifs existant en matière de création d’entreprises, notamment l’ANSEJ et la CNAC, aux besoins des membres de la communauté nationale établie à l’étranger.
Il a indiqué dans ce cadre que beaucoup d’Algériens établis à l’étranger ont procédé à la création d’entreprises en Algérie, donc de l’emploi et de la richesse, à la faveur de leur accompagnement et du financement de leurs projets, précisant que le crédit bancaire peut atteindre 70% du montant du projet et les intérêts sont bonifiés par l’Etat à 100%. Il a ajouté que le délai de remboursement du crédit est entre 3 à 5 ans et peut aller jusqu’à 10 ans pour des projets dans le sud du pays.
“Il y a eu en Algérie 500.000 micro-entreprises créées et beaucoup de jeunes ont réussi”, a-t-il affirmé, lançant un appel à la jeunesse de la communauté à venir participer à la construction de leur pays. Il a soutenu ses propos par l’exemple de deux Algériens de France, qui ont créé leurs entreprises en Algérie, qui sont venus raconter à l’assistance leur success stories.
Il a également ajouté que les dispositifs en place de création d’entreprises sont ouverts et englobent presque 800 secteurs d’activités, même pour les projets innovants.
Au cours des débats, les préoccupations ont tourné autour de la création d’entreprises, leur financement, les prix du logement, leur qualité, les modalités de paiement et les prêts bancaires. Les ministres, tour à tour, ont apporté les réponses à ces préoccupations, soulignant qu’ils travaillent pour “faire réussir la promesse du Président de la République”.
L’ambassadeur d’Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, a souligné à la clôture de cette rencontre, qui a duré 3 heures, que le Chef de l’Etat “a promis et a tenu ses promesses”.
Les deux ministres effectuent en France un séjour pour expliquer les mesures du Président de la République en direction de la communauté algérienne. Hier, ils ont rencontré à Lille des membres de la communauté de la région du nord de la France. Aujourd’hui, ils se déplaceront à Lyon et termineront leur mission demain à Marseille pour rencontre les membres de la communauté du sud de la France. (APS)