Ces constructions illicites ont été dressées sur les terrasses des immeubles de ladite cité ayant abrité la radio d’Oran du temps de Jean-Paul El Kabache.
Phénoménales sont ces constructions illicites en propagation rapide envahissant tous les espaces, y compris ceux aériens ou encore les hauteurs des bâtiments. C’est le cas relevé dans la cité Mouloud Feraoun (ex-cité Péret) dont un immeuble constitué en village habitable, est ravagé par ce fléau donnant une image hideuse à la ville des Deux Lions, Oran.
La répression ne s’est pas fait trop attendre. Mieux vaut tard que jamais. C’est ainsi que les services en charge de ladite problématique sont enfin sortis de leur longue léthargie en mettant en branle l’ultime démarche consistant en la démolition de près d’une quarantaine de ces constructions ayant été dressées tout récemment, sur les terrasses des immeubles de ladite cité ayant abrité la radio d’Oran du temps de Jean-Paul El Kabache. Est-ce devenu la ruralisation de la deuxième capitale du pays? Du point de vue officiel, la situation est maîtrisée du fait que celle-ci, explique t-on, n’a pas atteint la cote d’alerte.
D’autant, argue-t-on, ces constructions sont démolies dès le constat fait. De telles déclarations sont à interpréter autrement si l’on prend en ligne de compte la ruralisation qui continue à frapper de plein fouet les grands centres urbains composant la wilaya d’Oran.
Un tel chantier est pour le moment pris en compte par la personne du wali d’Oran mettant, dans chacune de ses sorties, l’accent sur la nécessité d’aller de l’avant en redonnant à la ville son cachet d’une cité méditerranéenne à préserver. Par où commencer étant donné que le mal est fait. Gangréné, il se métastase un peu dans les organes composant le corps de la deuxième capitale du pays, Oran. C’est d’ailleurs le cas de la très commerçante daïra d’Es Senia, située dans le sud-ouest d’El Bahia. Dans un passé pas très récent, les membres de la commission en charge de la problématique du bidonville ont fait état de 20 000 taudis essaimés un peu partout dans les quatre coins entourant la ville. Un tel chiffre représente 50% des bidonvilles implantés dans les 26 communes et les neuf daïras composant le territoire d’Oran. Ce n’est pas tout. La majeure partie de ces «favelas» à la brésilienne est périlleuse, étant donné qu’elles sont implantées dans des coins ne répondant à aucune norme de sécurité. Plusieurs dizaines de taudis ont été dressés dans les alentours immédiats de la ligne de chemin de fer, alors que plusieurs autres centaines entravent la roue du développement tournée ces dernières années par les pouvoirs publics.
D’ailleurs, les services locaux ont lancé plusieurs opérations et autres chantiers pour le montant de pas moins de 60 milliards de dinars. Ces projets se résument, dans leur majorité par la mise en place des canalisations d’eaux usées, l’alimentation des ménages en eau potable, le bitumage des routes, rues et ruelles, l’éclairage public et son renforcement pour les besoins de la consolidation du plan sécuritaire, électrification, chantier de gaz de ville, etc. Cela se passe alors que les pouvoirs publics mettent le paquet en menant la politique de déclochardisation sévissant dans les cités, d’autant que celle-ci, se préparant activement serait-elle aux Jeux méditerranéens 2021, mise gros sur la réussite d’un tel événement sportif régional.
La démolition serait-elle à entreprendre à la brésilienne tel que quand le Brésil se préparait à la Coupe du monde de 2014 en matant les populations ayant entravé les démarches entreprises dans le cadre du rasage des favelas? Un tel scénario est-il envisageable dans la wilaya d’Oran ayant misé le tout pour le tout pour la réussite des JM21? «Nous ne sommes pas encore arrivés à ce niveau», a-t-on rétorqué. Une chose est sûre, cette bidonvilisation, frappant El Bahia, constitue un véritable casse-tête chinois aussi bien pour les responsables hiérarchiques que pour les responsables locaux, d’où des mesures draconiennes sont à prendre et à mettre implacablement en oeuvre, afin d’opérer l’ablation du mal à partir de sa racine. Une telle politique est fractionnée en trois volets.
Le premier repose sur les constats élaborés par les services municipaux relevant tout le mal perpétré au nom du défaut du logement.
La deuxième étape consiste en le rasage de ces dizaines de tôles qui ternissent l’image de la plus belle ville du pays, Oran et ses alentours.
Le recours à un tel procédé est très souvent motivé par les sentences énoncées par la justice au profit des plaignants très souvent constitués par des institutions d’Etat, comme l’Opgi, les services forestiers et autres.
Le troisième chapitre consiste en la prise en charge des mal-logés, du moins les véritables demandeurs de logements. Là est toute la problématique posée. Comment peut-on faire face à la forte demande du logement dont le nombre est arrêté au chiffre de 40 000 demandeurs alors que l’offre est dérisoire, sachant que la daïra ne dispose actuellement que de 600 logements sociaux en chantier?