Les bénéficiaires des 110 logements promotionnels, situés à la cité Ibn Sina de Chetouane, s’estiment «arnaqués par le promoteur».
Ce dernier aurait violé les clauses du contrat, du cahier des charges et les plans initialement approuvés par les souscripteurs, les collectivités locales et la direction de l’urbanisme. Après avoir livré la cité avec espaces verts et aires de jeux, conformément aux plans initiaux, le promoteur est revenu à la charge et a entamé des travaux de réalisation de 160 autres logements après avoir détruit les espaces verts et toutes les voies d’accès à ladite cité qui s’est retrouvée isolée de tout le tissu urbain. Dans une requête signée par l’ensemble des propriétaires et adressée aux autorités locales et au ministre de l’Habitat, il y est dénoncé «le silence inexpliqué des élus locaux face à cette extension illicite et exige l’envoi d’une commission d’enquête», tout en menaçant de «fermer le chantier si aucune mesure n’est prise pour mettre un terme à cette catastrophe urbanistique». Sur les lieux, la cité offre une image de désolation. Pour y accéder, le promoteur a laissé un passage piétonnier d’1,50 m de large. La route secondaire y menant a été totalement détruite, tout comme l’avenue principale de ce grand pôle urbain qui s’est vue amputée d’une largeur de plus de 8 mètres.
Par ailleurs le promoteur a érigé un mur de soutènement qui a totalement isolé la cité, tout en représentant un risque majeur pour les résidents en cas d’inondation. Réalisé en parpaings, il présente déjà plusieurs fissures. Contactés, les services techniques de l’APC de Chetouane affirment «n’avoir aucune connaissance de ce projet», tout comme à la Direction de l’urbanisme et de la construction (DUC) où il n’existe aucune trace du dit projet. Toutefois, et selon certaines indiscrétions, le promoteur, après avoir livré la cité, a introduit auprès des services techniques «une demande de modification de plans».
Une procédure non réglementaire, selon les ingénieurs de la DUC, qui soulignent que «la promotion immobilière obéit à des procédures techniques très strictes dont l’avis d’appel d’offres et le respect des cahiers des charges, des études et des plans». Toujours est-il, la cité des 110 logements promotionnels est un véritable chantier où il n’existe aucune plaque indiquant la nature de ce projet. Ce qui suppose des travaux illicites qui ne pouvaient être réalisés sans une quelconque complicité. Affaire à suivre.
source: LeTemps le 10-08-2016