Jeu de chaises musicales dans le secteur de l’habitat. En quelques jours, deux responsables, et non des moindres, ont quitté leur poste. Il s’agit de Lyes Benidir, directeur général de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL) et de Amar Guellati, président-directeur général de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), en charge du dossier LPP.
Le très médiatique «Monsieur AADL», que la rumeur dit «limogé» depuis près d’un mois, affirme qu’il s’en va de son propre chef. Sa démission aurait ainsi été déposée il y a quelques semaines, pour être récemment acceptée par le ministre. Pour ce qui est de l’ENPI, M. Guellati aurait fait valoir son droit au départ à la retraite, affirme-t-on au ministère de tutelle.
La présidence de l’entreprise a été confiée à Mohamed Belhadi, qui quitte ainsi son poste à la tête de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Tipasa. M. Benidir a quant à lui été remplacé à la tête de l’AADL par Tarek Belarbi, cadre au sein du ministère. Ces départs ont-ils un lien avec les nombreux couacs, approximations et autres retards enregistrés dans la prise en charge et la réalisation de ces différents projets hautement médiatisés ? Non, assure-t-on au ministère.
Il n’en demeure pas moins qu’en dépit des promesses et des gages de bonne volonté répétés à l’envi, les programmes AADL et LPP accumulent retards et ratages, tandis que le ministre et ses cadres se contredisent publiquement. En ce qui concerne les programmes location-vente AADL, après une opération de souscription et de convocation de masse, l’on semble faire marche arrière. Les taux d’avancement des projets, qui devaient voir, à terme, des centaines de milliers de logements attribués, varient entre 5 et 35% seulement.
Les autorités concernées ne semblent même pas pouvoir maîtriser les délais et les unités livrées, puisque l’on annonce, au cours du premier semestre 2016, une première remise des clés de 2000 à 7000 logements. Même son de cloche pour le LPP, dont on ne précise pas le taux d’avancement, mais dont les retards dans la livraison semblent inévitables au vu des atermoiements quant au début de l’opération de préaffectation et de paiement de la deuxième tranche.