Les abords du siège de la daïra de Blida se trouvaient, hier, en proie à une contestation remarquable de la part de centaines de demandeurs de logements sociaux qui n’ont pas trouvé leurs noms sur la liste de 240 bénéficiaires, affichée le matin même en plusieurs endroits de la ville des Roses. En effet, dès la matinée et malgré le froid mordant qui régnait en ce 29 janvier, très nombreux étaient les citoyens qui se sont rassemblés pour chercher leurs noms sur les listes, certains sont repartis le visage radieux tout en téléphonant à leurs proches pour les informer de l’évènement heureux, alors que d’autres, beaucoup plus nombreux, qui les larmes aux yeux, qui la mine abattue ou encore vociférant contre tout le monde, en particulier le chef de daïra et les membres de la commission d’attribution, en les accusant de tous les maux. Ils se sont dirigés par la suite vers le siège de la daïra de Blida, où un imposant service d’ordre les a empêchés de pénétrer de manière anarchique ou de saccager l’édifice. Certains affirmaient, à qui voulait les entendre, que la liste comportait des noms de personnes aisées qui étaient même propriétaires de nombreux logements, d’autres rappelaient qu’ils avaient déposé des demandes depuis dix années ou plus sans que quiconque daigne leur répondre. Au comble de la colère, certains poussaient des cris hystériques avant de se blesser aux poignets à l’aide d’armes blanches, alors que d’autres ont essayé d’attenter à leur vie en s’immolant par le feu. Leurs parents et amis, qui étaient sur place avec eux, les ont empêchés d’accomplir ce geste fatidique. Tous les contestataires ont été invités à déposer leurs recours et les noms de ceux qu’ils jugeaient avoir bénéficié indûment d’un logement social auprès des services compétents de la wilaya. Hier après-midi, la tension était encore vive aux alentours de la daïra et les services de police avaient fort à faire pour contenir la colère destructrice de tous ces contestataires.
Le courrier d’Algérie