La ville de Béchar a vécu une vive tension, mercredi et jeudi, après l’attribution de 1178 logements sociaux locatifs à leurs bénéficiaires. Des dizaines de mécontents, hommes et femmes, qui n’ont pas bénéficié de cette distribution se sont regroupés pour passer la nuit de mercredi dans le froid à proximité du siège de la daïra, où les artères ont été coupées à la circulation pour protester contre leur exclusion.
Durant toute la journée et la nuit, ils ont été encadrés par des policiers. Les édifices publics, comme la daïra, la wilaya et la municipalité, ont été encerclés par des fourgons cellulaires et des brigades mobiles de la sûreté de wilaya, en prévision de tout débordement éventuel.
Pour rappel, les listes des bénéficiaires de logements sociaux ont été affichées il y a trois mois et des recours ont été introduits par des postulants qui ne figuraient pas sur ces listes. On indique qu’après enquête, 170 noms ont été supprimés. Mais, parmi ceux n’ayant pas bénéficié de logements, certains reprochent aux membres de la commission de recours de ne pas avoir approfondi leur enquête en se déplaçant sur les lieux pour constater les conditions d’habitation des demandeurs de logements.
A l’instar de cette dame locatrice, dont le fils handicapé mental et qui attend depuis 15 ans d’être logée, ou cet autre ouvrier qui se dit exclu sur le simple soupçon qui pèse sur son épouse qui aurait sollicité l’achat d’un logement AADL alors qu’elle est femme au foyer, proteste l’époux. Ahmed Mébarki, le wali de Béchar, sur l’antenne de la radio locale, s’est efforcé d’apaiser cette vive tension en annonçant une nouvelle attribution de 1700 logements sociaux dans deux mois. Néanmoins, concernant la résolution de la problématique du logement dans la wilaya, plusieurs observateurs restent, toutefois, sceptiques malgré les efforts, car plus de 15 000 dossiers sont déposés et examinés au niveau de la daïra et tout indique qu’au rythme annuel des demandes de logements formulées par des citoyens et de l’offre inférieure proposée, la fin de la crise n’est pas pour demain.
Source: El Watan du 05/01/2019