Annoncée pour «fin juillet 2016 ou début septembre, tout au plus», la livraison de la trémie de Haï Yasmine n’est pas pour demain.
A une semaine de l’échéance officielle communiquée, le 13 avril, lors d’une visite de travail et d’inspection du wali, l’état d’avancement du chantier ne présage point d’une réception imminente de l’ouvrage. Loin de là… Bref, une énième fausse annonce qui discrédite davantage les gestionnaires du secteur.
Quasiment un duplicata de celle mise en place à hauteur du Millenium, ouverte à la circulation en début d’année, la trémie desservant Haï Yasmine, via la rocade-sud (4ème périphérique) devait être livrée, fin juillet ou, au plus tard, début septembre, selon l’engagement du maître d’ouvrage, la direction des Travaux publics, confirmé par devant le chef de l’exécutif local, à l’occasion de sa visite, sur site, le 13 avril 2016. Une échéance qu’il fallait, alors, prendre avec des pincettes, bien entendu, quand on se souvient des glissements de délai/planning enregistrés, dans les projets des nouvelles trémies d’Oran, depuis les trois fameuses « 3ème bd /Saint Hubert », « 3ème bd / ENSEP » et « 3ème bd / Coca » jusqu’à la plus récente et non moins problématique : rocade-sud / Bd Millenium. Pour le cas d’espèce de la trémie de Yasmine, des éléments techniques rendaient improbable cette mission et, au vu de la cadence du chantier, on ne pouvait que prendre du recul par rapport à cette annonce. Sans vouloir mettre en doute les engagements des responsables du secteur, force est de constater que l’on a jusque-là, usé et abusé, à chaque fois, du terme « impondérables » pour justifier de gros retards dans la livraison de telles voies d’accès souterraines, ouvrages de bas de gamme, dans la nomenclature des TP. A telle enseigne que le déplacement des réseaux, éléments censés être identifiés avec précision et faire l’objet d’une étude au préalable, est mis en avant, plusieurs mois, après le coup d’envoi des travaux comme contrainte imprévisible qui influe sur le planning. D’autres refrains de tout-venant, tels la nature géotechnique du sol, la remontée des eaux de la nappe, le non-règlement des situations financières, reviennent, en boucle, également, en guise de justificatifs du dépassement du délai. Malheureusement, le cas de la trémie de Yasmine n’aura pas été finalement une exception à la règle et les intervenants dans ce projet, dont l’incontournable Entreprise nationale des grands ouvrages d’art (ENGOA), n’auront pas pu, ou plutôt su, démentir ce scepticisme ambiant, qui n’est pas né du néant mais bel et bien de l’expérience, de l’antécédent, du vécu. Quant à la date de la mise en service effective de cette trémie, après ce deuxième rendez-vous raté de début septembre, on s’attend à ce que, en se référant toujours aux épisodes antécédents, les gestionnaires du secteur nous renvoient à une date ultérieure, probablement « avant la fin d’année », sous un prétexte ou un autre.
Trémie du Millenium : ouvrage cherche (toujours) décor
En attendant, les usagers devront, encore, prendre leur mal en patience devant les difficultés de la circulation imposées par ce chantier qui se trouve à hauteur de Haï Yasmine/Haï Es Sabah, via la rocade-sud, périphérique à grande fréquence automobile. Avec comme décor récurent, voire constant 7 jours sur 7, un immense bouchon longeant la palissade du chantier sur plusieurs dizaines de mètres, dans les deux sens de la circulation, mais notamment dans le sens « Es Sénia-Bir El Djir », et ce, du fait des restrictions imposées. En effet, la chaussée étant réduite presque de moitié dans sa largeur, de part et d’autre du chantier, le flux avance au compte-gouttes, avec des intervalles d’attente qui vont jusqu’à 15 à 20 minutes, voire un peu plus aux heures de pics. Pour une enveloppe budgétaire de près de 88 milliards de centimes, les travaux de ce projet devront s’étaler sur 9 mois, selon le délai contractuel. Le projet vise la suppression de la congestion de trafic, à hauteur de Haï Yasmine, en offrant également une voie d’accès, la porte des « Trois Hassi ». A quelques kilomètres plus loin, sur le même axe autoroutier, à la trémie du Millenium, mise en service il y a quelques mois, le chef de l’exécutif avait insisté sur les travaux d’aménagement et d’embellissement qui doivent suivre. Rien n’a été fait jusqu’ici. A moins de considérer les quelques candélabres mis en place sur cette sobre place à base de béton comme étant un acte d’embellissement. Longue de 60 m, cette trémie permet le passage de la double voie de circulation de la rocade-sud en dessous d’un giratoire desservant, entre autres, le bd Millenium et le pôle de Belgaïd. Pour un coût avoisinant les 8 milliards de DA, cette trémie permet, ainsi de décongestionner le trafic, à ce niveau, qui est en hausse, notamment du fait de l’expansion du pôle de Belgaid (lieu de concentration de milliers de logements en chantier, d’équipements publics, de campus universitaires, de projets structurants, à l’instar du complexe sportif, le village olympique, le Techno-parc, etc.). Elle permet, également, un raccourci, autant fluide que sécurisé, vers Bir El-Djir via la grande artère du Millenium qui la traverse, de bout en bout. Auparavant, pour rallier le centre-ville de Bir El-Djir, l’automobiliste, empruntant la rocade-sud, était obligé de faire une longue boucle via le rond-point de Canastel, en passant par Fernand-ville ou via la bretelle autoroutière -qui a le désavantage de déboucher sur la RN-11, route à grande circulation. Bref, cette trémie remplit une double fonction : le désencombrement du trafic et le gain de temps.
Source: Le Quotidien le 24-08-2016