Une enveloppe de près de 63 milliards de dollars a été mobilisée pour juguler la crise du logement en 2019.
Dans la même optique, le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a annoncé la construction de 1,6 million de logements pour le quinquennat 2015-2019. Il faut dire que les besoins nationaux en logement toutes formules confondues ont été estimés à 250 000 unités par an. Le nombre de demandes de logements sociaux avoisine le 1,6 million à l’échelle nationale. Preuve du besoin impérieux des Algériens en logement.
Ce sont donc 1,6 million de demandes à satisfaire en social. Sachant qu’il y a 900 000 logements en chantier ou à lancer, il restera 720 000 logements à programmer durant le prochain quinquennal. Concernant la formule AADL, 768 000 demandeurs dont près de 212 000 uniquement pour la wilaya d’Alger ont souscrit au nouveau programme de logement location-vente de l’AADL qui prévoit 230 000 unités. Selon le DG de l’AADL, Lyès Benidir, sur les 230 000 logements prévus sur le territoire national, 100 000 sont déjà en chantier. Les premières livraisons de logements AADL débuteront vers la fin 2015 début 2016. Même chose pour les 150 000 logements promotionnels publics (LPP) qui, selon le directeur général de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi), Amar Guelati, seront livrés dès 2016, soit entre 24 et 30 mois après le début de la réalisation intervenue fin 2013.
Si ne l’on se tenait qu’à ces deux formules, à savoir AADL et LPP, est-ce que les délais avancés seront tenus ? La question mérite d’être posée d’autant que le processus semble grippé par au moins deux contraintes. D’abord, le foncier. Sur les 60 000 logements AADL prévus dans la capitale, seul 10 000 logements ont été lancés. Selon des indiscrétions, l’opération semble butée sur le manque de foncier. Même scénario pour le LPP. Des assiettes foncières ne sont disponibles que pour 60 000 logements alors que les prospections se poursuivent pour la réalisation de la totalité du programme. Autre contrainte : les capacités de réalisation. Les capacités nationales de construction de logements ne sont pas en mesure de satisfaire l’ensemble de la demande en logements. Il faudrait construire 200 000 à 250 000 logements par an, mais les capacités de production nationale ne sont que de 80 000, il faut dire que le secteur des BTP compte pour sa part seulement 350 entreprises du bâtiment de haut niveau (catégories 5 à 7) contre 18 000 PME (moins de 9 employés) dans la catégorie 1 de faible capacité. Rappelons, enfin, que l’Etat avait mis en place un ambitieux programme de construction de logements publics à l’horizon 2014. Mais il s’avère que près de la moitié de ce projet n’a toujours pas été réalisée. Sur le 1,2 million de logements qui avaient été promis pour le quinquennat 2010-2014, seules 693 000 unités ont été réceptionnées dans le cadre des programmes de ce plan quinquennal. Soit juste un peu plus de la moitié du nombre de logements prévus pour le plan quinquennal 2010-2014.
Pis, les capacités de construction des entreprises algériennes sont tellement limitées qu’il faut désormais faire appel à l’expérience et l’expertise des entreprises étrangères pour pouvoir aller au bout du projet.
Source: Liberté