2014, l’année des espoirs de logement. Et toute l’année durant, les Algériens n’auront eu à la bouche que deux acronymes : AADL, Agence pour l’amélioration et le développement du logement (formule location-vente) et LPP, Logement promotionnel public.
Tandis que les émeutes du logement sont devenues légion, c’est à grand renfort d’annonces fracassantes — comme la prédiction du ministre de l’Habitat : «La crise du logement sera définitivement réglée en 2018» — que les autorités ont tenté d’apaiser les tensions et nourri l’espoir «ultime» des citoyens. Les chiffres serinés sont d’ailleurs éloquents : 2,7 millions de logements lancés, dont quelque 925 000 logements sociaux, 869 000 logements ruraux, 105 000 logements de type location-vente (AADL) et 30 000 promotionnels publics (LPP). Et si 2013 avait été marquée par la cohue suscitée par le lancement d’une vaste opération d’inscription pour divers programmes de logement — AADL 2 ou encore LPP — cette année a été l’année de la «semi»-concrétisation.
Car les doutes ont été de mise. Ils ont ainsi été nombreux à dénoncer la précipitation qui a caractérisé la mise en œuvre de ces opérations. Les souscripteurs au logement promotionnel public (LPP) se sont par exemple rendus compte qu’un «ancrage juridique» faisait défaut à ce programme. Idem pour l’AADL. C’est avec frénésie que les citoyens se sont inscrits sur le portail ouvert à cet effet, les entrées ont dépassées le million, on s’était préparé à attendre, avant que le processus ne connaisse une suite. C’est donc avec étonnement et soulagement que les ordres de versement ont été reçus et que l’on s’est bousculé pour s’acquitter de la fameuse première tranche. Ce qui n’est pas pour rassurer les milliers d’acheteurs quant à la date à laquelle ils pourront prendre possession de leur appartement. D’autant qu’aucun détail n’a été délivré quant à l’emplacement ou la situation de leur logement. Et dans l’esprit de la plupart, la hantise d’un remake de la galère des souscripteurs à l’AADL 2001/2002, qui ont, pour leur part, été finalement «satisfaits».
Et tandis que les souscripteurs retenus, toutes formules confondues, attendent avec impatience mais aussi scepticisme d’en savoir plus sur leur futur logement, les annonces se poursuivent. On fait ainsi part qu’il est envisagé le lancement d’un programme AADL 3, et ce, dans le cadre de la mise en œuvre du prochain plan quinquennal (2015-2019).