Au moment où l’APN connaît une instabilité sans précédent, où plusieurs députés demandent le départ de son président, la question qui mérite d’être posée : est-ce que cette assemblée sert réellement le citoyen ?
Ou est-ce uniquement un lieu servant juste les lobbys et les grands bonnets ? Ces députés qui exigent de Saïd Bouhadja de jeter l’éponge répondent-ils aux attentes du peuple, surtout pour ce qui est du droit à l’emploi et au logement ? Visiblement non ! Rien que pour l’exemple, dans la wilaya de Blida, il y a environ 20 000 souscripteurs à l’AADL 2. Plus de la moitié d’entre eux ne connaissent pas leur sort puisqu’il n’y a pas encore de logements en construction qui leur sont destinés.
En parallèle, aucune action n’est à signaler de la part des députés pour défendre ces souscripteurs. «Il est inconcevable que ces députés, censés représenter le peuple, sombrent dans un silence inquiétant, alors que leurs concitoyens n’arrivent même pas à faire le choix des sites AADL. Et dire qu’il s’agit d’un programme présidentiel ! Notre sort reste encore méconnu faute de logements disponibles cinq ans après le lancement de l’AADL 2», regrettent des souscripteurs en colère.
Le 13 octobre, un énième sit-in sera organisé au centre de Blida et devant le siège de la wilaya pour exiger un droit et «forcer» les députés à jouer leur rôle d’élus du peuple. «Si ça ne marche pas, nous passerons à d’autres actions, y en a marre des mensonges. Notre argent va à la location alors qu’on est censés déjà occuper nos logements», se révolte un groupe de souscripteurs.
La crédibilité du Parlement peut aussi être remise en cause lorsqu’une promesse émanant d’un ministre et déclarée officiellement à l’intérieur de l’hémicycle ne soit pas concrétisée sur le terrain.
Et cela s’est passé en janvier 2017. Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat de l’époque, déclarait à propos des logements AADL de la ville nouvelle de Bouinan située dans la wilaya de Blida (environ 30 000 logements) : «Je peux vous assurer que les souscripteurs de Blida seront prioritaires… et c’est logique. Et c’est le surplus de logements qui sera destiné à la capitale.» Aujourd’hui, près de deux ans après cette déclaration, les logements de la ville nouvelle de Bouinan (AADL 2), tous presque achevés, sont toujours destinés aux souscripteurs de la capitale.