Les engagements pris par le ministère de l’Habitat d’attribuer, avant le mois de septembre 2016, les logements AADL au profit des souscripteurs de l’année 2001-2002, sont loin d’être respectés. Et pour cause, des retards dans la finalisation des chantiers en cours et des tracasseries administratives. La patience des postulants à cette formule a atteint son paroxysme.
Des centaines de souscripteurs ont dû faire la queue très tôt le matin pour pouvoir accéder aux chapiteaux dressés dans la grande cour de l’agence. Les conditions d’accueil restent vraiment à désirer.
Elles sont indignes et inhumaines. Les citoyens qui affluaient quotidiennement vers cette structure devaient d’abord patienter à l’extérieur pendant de longues heures sous un soleil de plomb avant de se voir attribuer un ticket numéroté.
L’attente ne fait que commencer, surtout pour ceux qui doivent s’adresser au service chargé des recours et des réclamations. Le service en question n’est ouvert que le dimanche.
Et pour éviter de mauvaises surprises, il vaut mieux pointer le nez aux premières heures de la matinée.
Car pour ceux qui arrivent dans l’après-midi, ils n’auront aucune chance d’y avoir accès, même pour solliciter un simple renseignement.
Les agents mobilisés pour recevoir les doléances des citoyens sont sans pitié et n’hésitent pas à renvoyer les personnes venant se renseigner sur leur dossier. Introduits dans ce milieu, durant la journée d’hier, on a dû constater de visu le traitement réservé à ceux qui ont patienté depuis l’année 2001 pour espérer un jour un logis, à leurs risques et périls.
Tout au long de la queue faite pour entrer aux bureaux de l’agence, on a eu à assister à un véritable spectacle et à entendre des histoires invraisemblables sur les retards et les injustices subies par des pères de famille et les personnes âgées qui n’ont pas malheureusement où habiter et qui devraient encore patienter des mois, à cause des tracasseries de l’administration.
Certains bénéficiaires, malgré le fait qu’ils ont eu à s’acquitter, il y a des mois, de la dernière tranche du prix de leur logement et d’avoir honoré les frais d’enregistrement chez les notaires, n’ont pas encore été logés.
Certains parmi ces cas n’arrivent pas d’ailleurs à comprendre ce blocage au niveau de cette agence et s’interrogent sur leur sort. Sommes-nous condamnés à mourir avant d’habiter un appartement ?, s’interrogent-ils.
Fausses promesses
«Je suis complètement perdu. J’ai dû patienter depuis 2001. A chaque fois, on me demande de nouvelles pièces administratives. On nous a complètement usés par la paperasse et les documents. Lorsqu’on a payé la dernière tranche et les frais du notaire, on espérait occuper nos biens dans les plus brefs délais et mettre fin à cette vie de SDF. Et voilà, on me fait sortir une histoire d’une somme d’argent (72 000 DA) perçue dans le cadre d’une expropriation d’un terrain dans l’indivision. A mon âge de 65 ans, je ne suis ni locataire, ni propriétaire d’un bien de l’Etat», confie un souscripteur, sous le couvert de l’anonymat, complètement perdu et lourdement affecté par cette décision.
Ils sont d’ailleurs plusieurs «bénéficiaires» à avoir vécu cette situation. Invités à introduire des recours, certains postulants n’ont pas obtenu de réponse depuis presque une année.
Ils font les va-et-vient et doivent à chaque fois justifier les motifs de leur absence au poste de travail, surtout ceux exerçant dans le secteur privé. Ces bénéficiaires qui ont perdu tout espoir, s’en remettent désormais à la bonne volonté de Dieu. Ils se disent plus que déçus par les fausses promesses et les justifications qui ne tiennent plus la route.
Source: Le temps le 25-10-2016