Solutions
Les chantiers se sont multipliés : 900 000 logements sont en construction. Ils font partie des différents programmes : logement social, AADL, LPP. De quoi atténuer la crise du logement, très perceptible à travers la forte croissance des demandes sur ce produit fortement soutenu par l’État.
Pour résorber rapidement cette crise du logement, les pouvoirs publics comptent porter la capacité de réalisation de 80 000 logements actuellement à 120 000 logements/an, en privilégiant l’outil de réalisation local. Une partie des entrepreneurs du bâtiment sont sceptiques.
Il faudrait, pour parvenir à cette performance, lever les multiples contraintes à l’acte de bâtir : accès problématique au ciment, retards dans les paiements des situations de travaux, manque de main-d’œuvre qualifiée, accès aux marchés publics…
La tripartite de février dernier, en adoptant l’ensemble des recommandations de la filière, constitue un pas positif si cette approbation d’une série de mesures salvatrices s’accompagne de leur exécution sur le terrain.
Le programme AADL constitue la mesure de la crédibilité de l’action du gouvernement en vue de résoudre la crise du logement. Si au moins les travaux de 80 000 logements sont déjà lancés sur les 230 000 programmés, beaucoup de choses restent à faire. D’abord, s’assurer que ces logements s’achèveront au plus tard dans vingt-quatre mois, c’est-à-dire en 2016. De quoi réhabiliter la confiance des citoyens à l’égard de nos gouvernants. Pour cela, quatre conditions devraient être réunies. Les trois premières sont le bon choix des entreprises de réalisation, un contrôle et un suivi des travaux efficaces, et l’industrialisation en matière de procédés constructifs pour aller plus vite dans l’achèvement des travaux.
La quatrième, la plus importante, consiste à distribuer ces logements en toute équité.
Une règle qui ne s’est pas encore généralisée dans le pays, au regard des multiples émeutes qui se sont produites depuis 2011, en raison d’affectations douteuses des logements.
À ce package s’ajoutent d’autres solutions qui, si elles venaient à être mises en œuvre, contribueraient de manière significative à résoudre la crise du logement et à recouvrer l’espoir pour des millions d’Algériens en quête d’un toit décent. On peut citer la promotion de la location à travers un encadrement législatif plus adéquat, l’implication des fonds d’entreprise dans les aides au logement au profit de leurs salariés. Encore faut-il que la logique de rente immobilière cède la place à une préoccupation de stabilité sociale et d’épanouissement des citoyens ?

Source: Liberté

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