Commentant l’information donnée par le directeur général de l’OPGI de Constantine à propos du retard connu par le programme de 6.750 logements LPA, dont la cause a été mise sur le compte de «l’absence d’entreprises locales en mesure de le réaliser», le représentant du bureau de Constantine de l’Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB), M. Belabiod Mourad, nous a déclaré, hier, que cette constatation est malheureusement vraie. «Il ne faut pas se voiler la face, dira-t-il, il n’y a pas d’entreprise locale d’envergure qui soit en mesure de répondre aux conditions posées par le cahier des charges». «Donc, ce cahier des charges est fait spécialement pour des entreprises étrangères», avons-nous rétorqué. Et notre interlocuteur s’est contenté de dire que le programme sera lancé avec des quotas de mille logements. «Or, reconnaît M. Belabiod, il n’y a pas effectivement d’entreprise nationale privée capable de prendre en charge la réalisation de 1.000 logements». La première des raisons réside, selon lui, dans le paiement des cautions de soumission et de bonne exécution dont les montants atteignent des chiffres qui ne sont pas à la portée des capacités financières des entrepreneurs algériens. «Cela est une vérité, ajoute-t-il, il n’existe pas d’entreprise algérienne privée qui puisse mettre une caution de 1% sur mille logements de 39.000 dinars le mètre carré à l’unité. Il faut multiplier par 70.000 m² et vous vous apercevrez que le coût est énorme et se compte par milliards». M. Belabiod a affirmé que son organisation travaille en bonne intelligence avec l’OPGI de Constantine. «Nous avons remis à l’OPGI un dossier contenant nos propositions qui doivent avoir l’aval du ministère. En cas de réponse favorable, nous pourrons mobiliser toutes les PME et PMI de la wilaya pour pouvoir prendre en charge ce programme. «Nous allons participer à cette nouvelle consultation avec le groupement que nous avons constitué et nous n’écartons pas l’éventualité d’associer avec nous un partenaire étranger», a ajouté le représentant de l’Uneb. Pour revenir à la déclaration faite à la radio régionale par le directeur général de l’OPGI de Constantine, M. Dib Abdelghani, il faut signaler que ce dernier a imputé la cause principale du retard dans le lancement dudit programme à l’absence d’entreprises locales ayant les capacités financières et matérielles pour le prendre en charge. «Les citoyens, en premier lieu les bénéficiaires, ont raison de s’inquiéter de ce retard, a estimé le DG de l’OPGI, mais je peux les rassurer que celui-ci sera lancé dans un délai de deux mois au maximum, car le cahier des charges a été remanié et nous prévoyons de lancer une nouvelle consultation internationale dans les quinze jours à venir». Et de rappeler aux bénéficiaires que le premier versement se fera à hauteur de 60 millions de centimes et que dans les 24 mois qui suivront le début de réalisation du programme, les concernés pourront entrer en possession de leurs logements.
Le Quotidien d’Oran