Le phénomène des constructions illicites et celles réalisées sans permis au sein des grands centres urbains de la wilaya de Souk Ahras semble s’incruster définitivement dans les mœurs.
Une source proche de l’APC de Souk Ahras estime à plus de 300 nouvelles baraques érigées dans la périphérie du chef-lieu de la wilaya depuis seulement deux mois. «C’est à l’approche de chaque attribution de logements que ces flibustiers parmi d’anciens attributaires de logements récidivent pour bénéficier des opérations de logement dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire», a déclaré ladite source. Les cités Bendada, Diar Ezzarga et Ahmed Loulou sont hideusement décorées de tôles ondulées et d’objets hétéroclites qui composent l’essentiel des supports urbanistiques de ces logis de fortune.
L’idée de pouvoir bénéficier d’un appartement lors de chaque attribution a donné naissance depuis des décennies à des circuits semi-formels, où tout le monde trouve son compte, à commencer par la délivrance des numéros des futurs attributaires qui habitent les bidonvilles. Du moins, c’est ce que nous a fait comprendre un membre de la commission d’étude des dossiers de la daïra de Souk Ahras. A Sedrata, la deuxième ville de la wilaya, ce sont les mêmes procédés, adoptés par les squatters des terrains communaux, qui sévissent depuis des lustres. Les familles relogées ne quittent jamais leur baraque d’origine sous prétexte que la famille a grandi et qu’un F3 ne répondrait guère aux besoins.
Concernant le volet des extensions et des modifications illicites, conçues au même titre comme atteintes aux textes régissant la gestion urbaine des municipalités, force est de constater que des centaines de cas de constructions sans permis, sans enquête commodo incommodo pour certaines bâtisses sont réalisées dans divers endroits de la wilaya, la ville de Souk Ahras en première position.
Selon le bilan mensuel de la sûreté de wilaya, ce sont 34 constructeurs illicites qui n’ont pu justifier leur acte par un permis de construire qui ont été pris en flagrant délit par les services de la police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement, au mois d’août de l’année en cours.
Les mêmes services ont ordonné, pour le même mois, l’arrêt des travaux pour 32 autres constructeurs impliqués dans des atteintes multiples aux espaces publics. Il s’agit, entre autres, d’extensions sur des chaussées, des trottoirs, voire de la récupération d’assiette de l’État au profit de personnes malintentionnées jouissant d’accointances auprès de quelques circuits officiels.