C’est dans une véritable frénésie que se sont lancés les responsables locaux en charge de l’habitat et de l’embellissement de la ville.
L’éradication des bidonvilles et de l’habitat précaire se poursuit dans la deuxième capitale du pays, Oran. Celle-ci vient de signer la 13e opération. Dans le tas, 170 familles ayant habité pendant de longues années un bidonville prés d’El Barki, ont plié bagage, fait leurs adieux aux toitures de fortune avant de rallier hier, leurs nouvelles habitations construites dans le bloc d’habitat sis dans la localité d’Oued Tlélat, bourgade située à 30 km au sud de la wilaya d’Oran. «Le désormais ex-bidonville d’El Barki sera rasé tandis que le terrain foncier sera annexé aux biens publics et servira d’assiette devant abriter des projets d’utilité publique», a-t-on indiqué expliquant que «ledit bidonville a altéré l’image touristique de la ville d’Oran vu qu’il est implanté à deux pas de la voie express menant vers l’aéroport d’Oran». C’est donc une véritable frénésie dans laquelle se sont lancés les responsables locaux en charge de l’habitat d’Oran et de l’embellissement, vaille que vaille, de la ville. Pour eux, la ville des Deux Lions est appelée à retrouver ses couleurs d’antan. La situation est donc plus qu’urgente tant que cette capitale de l’Ouest, en quête du titre de métropole méditerranéenne, est rentrée en plein fouet dans les préparatifs pour les Jeux méditerranéens 2021, l’embellissement de la ville et ses pourtours oblige. Aussi, la quasi-totalité de la ville est concernée par le relogement et par-delà, l’embellissement. C’est du moins ce sur quoi misent les responsables hiérarchiques locaux, à leur tête le wali d’Oran, Abdelghani Zaâlane qui jure par tous les saints d’en finir une bonne fois pour toutes avec une telle question qui, selon lui, n’a que trop duré. Le relogement concerne immédiatement et pratiquement tous les quartiers populaires de la ville. D’autant que les résidents du vieux bâti et ceux de l’habitat précaire ne cessent de grincer des dents en inscrivant dans la durée leur seule revendication: leur droit au logement décent. Localement, aucune fuite en avant n’est possible d’hormis d’abdiquer et résoudre sérieusement cette lancinante problématique dont les conséquences se sont entassées faute d’un meilleur traitement lorsque le phénomène prenait les premières formes. Au jour d’aujourd’hui, l’unique solution adoptée n’est pour le moment autre que de reloger les occupants des bidonvilles ayant été recensés. En plus des bidonvilles, la wilaya d’Oran a ouvert un autre front de bataille qui n’est pas des moindres. Celui-ci porte sur le relogement des occupants du vieux bâti. Une telle question constitue un véritable casse-tête chinois vu que les bâtisses menaçant ruine sont innombrables. Plusieurs milliers de familles sont en attente d’habitations salutaires, le risque d’être ensevelies vivantes les épie à la faveur du moindre changement météorologique. Les habitants de Derb, Sidi El Houari, Mediouni, El Hamri, la Bastille, Saint-Pierre, Cavaignac, Miramar ont, à la faveur d’une petite pluviométrie qui s’abat sur la ville, la peur au ventre. La situation interpelle plus d’un étant donné que la ville est dans sa majorité composée d’habitations dans un état précaire. En chiffres, près de 2000 immeubles sont classés dans la zone rouge. Dans le but de cerner une telle problématique, la wilaya d’Oran a estimé juste de recenser les familles devant bénéficier des habitations décentes. Ce recensement a été suivi par l’engagement pris par l’Etat quant à recaser ces familles en leur attribuant des titres de pré-affectation. Plusieurs sites abritant les habitations de ces bénéficiaires sont situés dans les localités de Belgaïd, Canastel, Gdyel et Oued Tlélat. L’année dernière s’est soldée par le relogement de pas moins de 8000 familles. Idem pour cette année où les responsables locaux misent également sur le recasement de près de 7000 familles contre quelque 8000 ayant bénéficié de logements l’année dernière. Depuis 2014, près de 20.000 logements ont été attribués. La même opération se poursuivra davantage à court terme. Comme visions futuristes, l’on prévoit 21.000 logements sociaux qui seront réceptionnés en 2017.
Source: l’expressiondz le 21-11-2016